Pour cette nouvelle période de confinement, le gouvernement a décidé de suspendre les cérémonies religieuses avec assemblée, hormis les obsèques. Notre service paroissial de la prière universelle est par conséquent lui aussi interrompu.
Le Conseil d’Etat a examiné jeudi dernier, 3 novembre, plusieurs requêtes* contestant le décret de reconfinement pris par le gouvernement le 29 octobre et revendiquant le droit d’aller à l’église et la liberté de célébrer les messes. La décision est attendue pour ce samedi.
(*) : Parmi les vingt-et-une requêtes, celles déposées par des évêques, dont le président de la Conférence des évêques de France Eric de Moulins-Beaufort, des associations catholiques comme Civitas, les Associations familiales catholiques, ou encore des requérants particuliers.
Bertrand
« Au centre des débats, la question de la proportionnalité des mesures.
En l’occurrence, celle posant l’interdiction de la liberté de culte face à la nécessité constitutionnelle de la protection de la santé, mais au regard d’interdictions moins restrictives permettant l’ouverture des écoles, des lycées et… des magasins de bricolage: «L’État a choisi de privilégier une perceuse par rapport à la vie éternelle», dénonce Me Bertrand Périer, qui défend l’association «Pour la messe».
Comme ses confrères, il s’appuie sur un avis du Conseil scientifique du 26 octobre, selon lequel les lieux de culte n’ont pas été des lieux de transmission du virus.
Et il insiste: «Je ne sais pas ce qui, d’un point de vue épidémiologique, fait la différence entre une messe d’obsèques et une messe de baptême ou de confirmation.»
Avant d’enchaîner: «Du point de vue épidémiologique, quelle est la cohérence de l’État qui permet les messes jusqu’au 3 novembre et l’interdit après?»
«Vous touchez au principe de laïcité», s’insurge Me Jérôme Triomphe, qui représente des fidèles, «car le décret décide ce qui est plus nécessaire: une messe d’enterrement plutôt que d’Eucharistie».
Article Le Figaro, Par Paule Gonzalès
Publié le 5 novembre 2020